Paysages
Paysages de Mer
Nature Morte
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Remarques personnelles
Je devais avoir à peu près dix ans. Les vacances de Pâques étaient
terminées et nous avions quitté la campagne pour rentrer dans notre
appartement à Paris. J'ouvris lentement la porte de ma chambre et la
porte fenêtre du balcon qui donnait sur le jardin. Alors l'émotion me
submergea. A mes pieds je voyais les marronniers entièrement verts,
brillants, animés par le vent.
J'étais ébloui par ce spectacle, par ces points vert et jaune
tremblant dans la lumière. Je pense qu'à ce moment et en ce lieu ma
vocation de peintre est née.
Plus tard, j'ai toujours trouvé mon inspiration dans les changements
toujours renouvelés de la nature.
En me promenant dans la campagne, je plantais mon chevalet à côté de
routes et de sentiers. En été, en regardant les immenses champs de blé
ondulant comme la mer. En hiver, sous le ciel couvert qui annonce la
neige. En automne observant les harmonies de rouille et de jaune qui
semblent toujours s'imposer à moi.
Témoignant des transformations nombreuses et incessantes de l'univers,
j'étais rempli d'une joie intérieure, fasciné, naïf tous mes sens en
éveil.
Je n'aime pas les surfaces planes et uniformes. Ma recherche se porte
sur les couleurs qui grâce à leur superposition créent un sentiment de
vie, un tumulte plein de résonances.
Un tableau qui, dans son essence, représente une proportion de formes
et de couleurs doit, pour imposer sa force et sa vigueur, doit être
dominé par une harmonie majeure.
Bien que le sentiment suivant soit paradoxal, on pourrait dire que
moins il y a de couleurs, meilleur est le tableau.
La multitude de petites tâches de couleur, la pigmentation, les
points, les virgules et les fondus ne doivent pas diminuer l'intensité
de l'ensemble.
Il faut apprendre à limiter les harmonies de sa palette pour
s'exprimer avec force. Mais par dessus tout un tableau, pour moi,
c'est la traduction du choc ressenti à l'origine de la conception du
tableau.
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